La Commission européenne ouvre une enquête sur le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft


Le stand Activision Blizzard lors de l’Electronic Entertainment Expo à Los Angeles, le 13 juin 2013.

Bruxelles a annoncé, mardi 8 novembre, ouvrir une enquête approfondie sur le projet de rachat de l’éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard par Microsoft, jugeant que cette opération à 69 milliards de dollars pouvait « sensiblement réduire » la concurrence sur ce marché.

La Commission européenne a expliqué craindre en particulier que Microsoft puisse « verrouiller l’accès aux jeux vidéo d’Activision Blizzard [dont le célèbre Call of Duty] pour consoles et PC » et qu’il soit tenté de mettre en place « des stratégies d’éviction des distributeurs concurrents de jeux vidéo pour consoles ».

L’exécutif européen, qui veille au respect de la concurrence dans l’UE, estime que de telles stratégies pourraient entraîner « une hausse des prix, une baisse de la qualité et une réduction de l’innovation ».

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Une décision d’ici mars 2023

La Commission craint également une réduction de la concurrence sur le marché des systèmes d’exploitation pour PC. Elle estime que les utilisateurs pourraient être découragés d’acheter des PC ne fonctionnant pas sous Windows, le système de Microsoft rendu plus attractif par l’accès aux jeux d’Activision Blizzard.

La Commission a annoncé qu’elle allait « procéder à une enquête approfondie portant sur les effets de l’opération, afin de déterminer si ses craintes initiales sont confirmées ». Elle a jusqu’au 23 mars 2023 pour prendre une décision. L’ouverture d’une enquête approfondie ne préjuge pas de l’issue de la procédure. Ce rachat est déjà surveillé par les autorités de la concurrence britannique depuis le mois de septembre et par les Etats-Unis depuis le début de l’année.

Dans un secteur du jeu vidéo en pleine consolidation, Microsoft, lui-même distributeur de jeux sur sa console Xbox, avait annoncé en janvier le rachat d’Activision Blizzard, opération qui le propulserait à la troisième place mondiale de cette industrie, derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.

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Le Monde avec AFP



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